Images d’autres

Napoléon vieille dame

Patron et ouvrier solidaires
Philippe Leroux
J’ai rencontré Philippe Leroux et ses polaroids à Rennes. J’écrivais alors des articles sur la photographie pour le Zef (journal culturel gratuit) et ce monsieur exposait une partie de ses 143 polaroids dans un format agrandit. Un grand nombre d’entre eux avaient été pris derrière les vitres dépolies d'arrêts de bus. Ils dataient tous du début des années 80. Chaque photographie avait un titre. Ce sont ces mots et ces images ensemble qui m’ont enchantée.
Philippe Leroux m’a aussi parlé de ces autres travaux et notamment, celui qui lui semblait le plus important : « La terre est d’origine artificielle ». Dans ce manuscrit, il montre que les formes littorales de la planète sont organisées entre elles figurativement et mathématiquement ; à tel point qu’il est impossible de l’imputer au hasard. J’ai aimé rencontrer un tel homme, aux observations incroyables sur le monde. Je l’ai retrouvé plus tard et lui ai acheté un peu de tout : plusieurs bandes dessinées, plusieurs agrandissements de polaroids, plusieurs manuscrits, ses chansons sur cassettes… Je suis devenue collectionneuse de son œuvre.
Il a édité un essai en 2018 intitulé « Petite dissection métaphysique à l’intention des gens pressés : Qu’est-ce que le temps qui passe ? ». C’est pour m’en informer qu’il m’a recontactée alors que nous n’avions plus de nouvelles l’un de l’autre depuis plusieurs années.
Il travaille maintenant sur un nouveau livre : « Qu’est-ce que Dieu ? Eloge raisonné du panthéisme. »
J’aimerais que plus de personnes connaissent son travail.

Jeune blonde en fourrure avec sac

Monsieur en costume et casquette

Jeune homme au panneau

Des soins à son petit

Toute cuir sur un seul talon

Gros monsieur poli au bout du banc
Atmane
Il signait ses tableaux B. Atmane. Je ne sais pas s’il en faisait exprès, pour Batman.
Il était le gardien du lavomatic que je fréquentais à Ménilmontant. Une porte au fond du local donnait sur son atelier. Je n’y suis jamais entrée. Nous bavardions souvent, nous avons même pris un café ensemble. Je ne sais plus comment j’ai découvert ses toiles (il avait du les exposer dans le lavomatic), quoi qu’il en soit, j’ai adoré son judoka. Il ne voulait pas le vendre. Je lui ai proposé de prendre en photo son travail en vue d’un book, puisqu’il cherchait un lieu pour exposer. C’est pour cette raison que je peux encore voir le judoka et quelques-uns de ses portraits, peints avec les doigts.
J’ai voulu, au moment de l’élaboration du livre et du site, revoir Atmane pour savoir ce qu’il devenait, où en était son travail et, ne le trouvant pas sur place deux fois de suite, j’ai fini par appeler au numéro de téléphone affiché. C’est donc le gérant du lavomatic qui m’a appris la mauvaise nouvelle : Atmane était mort d’un AVC en 2010 (3 ans après mon départ du quartier). Il n’avait pas de famille. Ce sont, a priori, les jeunes filles qui venaient souvent le voir, ses « cousines », qui ont vidé l’atelier.
Je ne demande donc pas à Atmane l’autorisation de présenter son judoka et ces 3 portraits. J’ai envie que d’autres les admirent. Si une personne possède une de ces toiles sans en connaître l’auteur, la voici informée.




