Le Dancing-Sport

C’était mon activité sportive rêvée, celle que je pensais pouvoir faire toute ma vie, sans me lasser. N’en ayant pas trouvée d’équivalente à Paris, je l’ai mise en place en septembre 2015.
Pendant 2 années, j’ai dansé et fait danser à l’Espace Jemmapes, les vendredis soir, de 19h30 à 20h30, ceux et celles qui se sont inscrits au Dancing-Sport.
C’est le responsable du lieu, Eric Fusberg, qui m’a accueillie les bras ouverts : il avait depuis longtemps pensé à cette activité, il m’attendait.La vidéo qui suit a été faite bien avant la première séance. Je l’ai toujours utilisée comme publicité.

La séance commençait par un échauffement de 10 minutes, dont beaucoup de mouvements étaient issus de mes 10 ans de judo (pratiqué entre 8 et 18 ans). Après ces premiers mouvements, nous étions tout de suite près à danser follement. J’avais préparé une compilation mixée de 36 minutes, à chaque fois différente. Le rythme était de plus en plus soutenu sur les 4 premiers morceaux, puis une chanson plus calme ralentissait le corps avant de repartir crescendo jusqu’au 12^ème ou 13^ème morceau final. Je donnais souvent une chanson-blague : la course de Benny Hill était ma préférée (d’ailleurs efficace).

Je crois que j’ai passé une année entière à récolter dans les bibliothèques municipales les 400 chansons super-dansantes (sur CDs). J’ai du mettre 5 fois plus de temps à préparer les mixages, qu’à les danser. La première année, c’est toujours « One step beyond » de Madness qui ouvrait le bal. La seconde année, j’avais choisi « Alors on danse » de Stromae. La première année, c’est « I feel good » de James Brown qui désignait l’avant-dernière chanson (il fallait alors tout donner !). La deuxième année, il s’agissait de « Think » des Blues Brothers. J’ai choisi des tubes, des chansons connues de tous (ou presque), pour faire danser plus sûrement sur un temps assez court. Lorsque la compilation était vraiment bonne, les danseurs applaudissaient à la fin.

Suivaient des étirements sur 8 minutes. Nous sortions de la salle les visages rougis et les t-shirts trempés. Souvent, j’allais travailler dans un bar après. Des feuilles, un stylo, un verre de vin rouge posés sur ma table, je réfléchissais très efficacement, le corps repu et le cerveau oxygéné.

Au moins 80 personnes ont participé à une séance de Dancing-Sport sur les 71 séances qui ont eu lieu. (Il y eu notamment une séance « spéciale enfants » au Studio le Regard du Cygne, à laquelle plus de 30 personnes participèrent.) Mais après deux années, je n’ai plus eu envie de bloquer tous mes vendredis soir. En plus de cela, malgré mes efforts en communication, les gens n’ont pas planté leur tente devant le Centre Jemmapes pour pouvoir s’inscrire dès l’aube la 2^ème année. Je ne comprends toujours pas pourquoi je n’ai pas rencontré plus de gens qui rêvaient de cette activité de défoulement. J’ai donc arrêté. J’avais personnellement eu mon comptant de danse.

Il y eu cependant une ultime date, le 9 novembre 2018 au Théâtre de Verre. Elle devait être la première d’un rendez-vous mensuel. Ce fut la séance qui m’ouvrit les yeux sur la non-adéquation de cette activité avec la fragilité de mon dos. Je n’avais pas voulu mettre le Dancing-Sport en cause pendant ces 2 années de pratique, je n’avais pas voulu arrêter de danser et pourtant, j’avais été plusieurs fois transformée en vieille mémé coincée.

Le fin définitive du Dancing-Sport fut donc annoncée sur son site facebook, témoin de cette aventure, du début, à sa fin.